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Déplacement et vélo à Loos Convertir en PDF Version imprimable
17-01-2007

LoosLa situation en 2006

Les récentes analyses sur le réchauffement climatique nous rappellent que de toutes les activités productrices de gaz à effet de serre, seul le secteur du transport est non maîtrisé. En vingt ans, les émissions dues aux transports ont doublé, cette hausse menace l'atteinte des objectifs de Kyoto.

Les voitures particulières, malgré des progrès en matière de motorisation, sont à l'origine de 60% des émissions de gaz à effet de serre du mode routier. Les émissions de gaz à effet de serre fluorés provenant de la climatisation des véhicules (+80% en trois ans) constituent également un sujet préoccupant.

Rééquilibrer les modes de déplacements urbains est devenu une nécessité inscrite dans la loi depuis 1998 (code de l'environnement article L 228-2)

2 % de la population de Lille Métropole se déplace actuellement à vélo, un pourcentage sensiblement inférieur à la moyenne nationale. L'objectif de LMCU est d'atteindre les 4% d'ici à 2015. La marge de manœuvre reste importante en comparaison au 10% de nos voisin Belges et au 27% des Pays-Bas (2004).

Quelques chiffres concernant les transports et déplacements

  • Les transports constituent en France la première source d'émissions de gaz à effet de serre soit 149 millions de tonnes équivalent C02 en 2003 avec une hausse de 23% entre 1990 et 2003 (MEDD).

  • 75% des déplacements font moins de cinq kilomètres (LMCU).

  • 50% des déplacements sont liés aux loisir et à la consommation de service, le travail ne représentant que 21% des motifs de déplacements (LMCU).

  • 41% des Lillois et 30% des Loossois appartiennent à un ménage qui n'a pas de voiture (LMCU, INSEE 1999).

  • On compte 427 voiture pour 1000 habitants (LMCU).

  • 25% des déplacements en voiture font moins d'1 Km en France (ANDRE 1989)

  • Le coût des déplacements représente 16% du revenu annuel des Français (F. HERAN)

  • Une voiture dans Lille Métropole transporte 1,32 personnes (conducteur + passagers) en 2006 contre 1,4 en 1987 (LMCU).

  • Les automobilistes ne représentent que 10 à 20% des clients des commerces à Lille (Fubicy)

  • Un habitant de Lille Métropole réalise 3,76 déplacements par jour en 2006, avec la répartition suivante en pourcentage (part modale) (LMCU):

Voiture conducteur 43%
Voiture passager 13.5%
Moto/cyclomoteur 1%
Marche 31%
Transport collectifs 9.5%
Vélo 2%

La place du vélo à Loos

La dernière enquête LMCU sur les déplacements des habitants montre une légère baisse de la mobilité à vélo. Ce résultat est cependant très contrasté : Lille affiche +80% de déplacement à vélo en 20 ans, le secteur de Roncq, Bondues et Halluin semble aussi sur la bonne voie avec de fortes progressions. Pour ce qui est de la banlieue Lille-Sud incluant Loos c'est un recul de -50% en 20 ans.

Comment expliquer ce mauvais résultat à Loos alors que les grands axes vers Lille et le CHRU sont complètement saturés aux heures de pointes depuis des années et qu'il n'y a d'autre solution que le développement d'alternatives à la voiture (constat du micro PDU).

La peur de l'accident est le principal obstacle à l'usage du vélo

Plus les cyclistes sont rares plus ils sont en danger, les automobilistes ne s'imaginent plus rencontrer des cyclistes et ne les voient pas.

Le réaménagement de la voirie rue Foch en 2006, refait à l'identique pour le "tout voiture" est des plus dissuasif : grand nombre de poids lourds, vitesse excessive des voitures liée à la largeur des voies ainsi qu'a la proximité de l'autoroute, présence d'îlots centraux empêchant le dépassement des vélos sans infraction (dépassements rasants inférieur à 1m).

Comme le fait remarquer l'ADAV il n'y a pas de cyclistes sans aménagements cyclables. Les 3 bandes cyclables de Loos témoignent du peu d'intérêt que porte notre commune au vélo et la sécurité des cyclistes.

A ce jour il n'y a pas de contre sens cyclable à Loos, ils présentent pourtant l'avantage de réduire sensiblement les distances tout en améliorant la perméabilité des quartiers et apportent une sécurité accrue.

Le stationnement sauvage qui règne à Loos est aussi un source de danger puisqu'il oblige les usagers vulnérables à déboîter.

Le risque de vol : deuxième obstacle au développement du vélo

Il n'y a aucune infrastructure municipale équipée d'un dispositif permettant d'attacher correctement un vélo cadre et roue de type arceau.

La politique du tout voiture de la ville de Loos

Pourquoi faire du vélo quand prendre la voiture est si simple ?

Panneau rue Foch
Et oui il manquait un parking rue Wasquez Lalo !

A Loos la politique est à l'efficacité maximum du système automobile.

La création de stationnements pour voiture en lieu et place d'espaces verts est au programme. Rien que dans le centre il est prévu une vingtaine de places prisent sur la surface du jardin public (moyennant l'abattage de 6 arbres rue Wasquez-Lalo) et une soixantaine de places sur la friche Danel pour le réaménagement de la Place du marché.

Aux Oliveaux le maire Daniel Rondelaere annonce la création de 140 nouvelles places de parking ainsi que des "déposes minutes" devant l'école Daudet-Sand afin de facilité la vie des parents taxi.

Cette vision pompidolienne est irrationnelle en 2007.

L'absence de place faite à la mobilité douce entrave lourdement son développement.

Pourquoi ce choix alors qu'une lecture "citoyenne" de la dernière enquête LMCU serait de dire que les conducteurs de voiture sont minoritaires, les passagers de voiture étant le plus souvent captif et ne souhaitant pas forcement se déplacer en voiture (ex enfant qui dépendent de leur parent-taxi).

Comme partout ou cela se produit le maire justifie ses choix par la demande de la part des "commerçants" et "habitants".

Cette vision erroné des maires sur leur administrés a été mis en évidence depuis longtemps, les citadins sont beaucoup plus favorables que les élus ne croient à une limitation du trafic automobile en ville.

A la question "A votre avis faut-il limiter l'usage de la voiture afin d'améliorer la circulation en ville ?", 72% du grand public et 68% des maires répondent oui. Mais les maires prêtent à leurs administrés un point de vue bien timoré et les imagines pro-voiture en estimant que seulement 27% souhaitent cette limitation. (F. HERAN 2000)

Une des explications de ce décalage vient du fait que les décideurs et les élus se déplacent essentiellement en voiture et croient que la majorité de leur concitoyens font de même. Les élus entendent peu la "majorité silencieuse" autres que les actifs masculins représentant moins du quart de la population mais les trois quarts des décideurs. Ce décalage entre élu et administré est particulièrement renforcé à Loos par l'absence de toute démocratie participative.

Pourquoi faire ses achats à Loos avec une voiture puisque cette dernière vous emméne en quelques minutes dans des centres commerciaux ?

La Fubicy (Fédération française des Usagers de la BICYlcette) ainsi que l'ADEME ont depuis longtemps démontré que les piétons et les cyclistes dynamisent le commerce en ville. Les clients des commerces du centre-ville sont surtout des piétons, des usagers des transports collectifs et des cyclistes, (à Lille 10 à 20 % seulement sont des automobilistes). 1 m2 de stationnement pour vélo génèrent 6 fois plus de chiffre d'affaires pour les commerçant qu'1 m2 de stationnement pour voiture.

Les transports collectifs font les frais de cette politique pro-voiture.

Ainsi là où on pourrait s'attendre à une promotion du train et du futur tram/train (inscrit dans le PDU en 2000) le maire présente la voie ferré comme un obstacle à la circulation automobile.

A la place d'une Ligne d'Autobus à Haut Niveau de Service (LAHNS) avec un service de 5h30 à minuit et une fréquence proche du tramway, on a des bus qui restent coincés dans les bouchons aux heures de pointes avec un service minimum en heures creuses. Les 4 lignes de LAHNS prévu de 2007 à 2009 seront pour nos voisins, dommage de ne pas pouvoir profiter du dépôt d'autobus de Sequedin.

Le saviez vous : il existe une commission vélo à Loos

L'action de cyclistes au quotidiens comme celle de l'ADAV auprès des politiques semble déterminante. Nous attendons beaucoup de la commission vélo (qui a débuté en 2005 ?).

L'implantation de 20 arceaux a été décidée en novembre 2005 et planifié pour 2007, on annonce aussi la création de 6 contres sens cyclable pour 2008 (eurovélo).

Nous saluons l'existence d'une telle initiative à Loos.

Cependant nous regrettons l'absence de promotion et de compte rendu coté mairie.

Nous demandons des engagements plus sérieux. Le cas de la rue Foch n'est pas encore abordé alors que le partage de la voirie sur les voies pénétrantes est l'enjeu essentiel pour favoriser les modes autres que la voiture. Le prix d'un arceau est en moyenne de 150€, 20 arceaux en 2007 c'est un bilan dérisoire pour le vélo à Loos.

Nous rappelons également que notre région est malheureusement en tête de la France pour l'épidémie d'obésité et il est regrettable que la mairie de Loos qui enorgueillit d'avoir le CHRU sur son territoire soit aussi timorée dans la lutte contre la sédentarité qui est pourtant un enjeu majeur de santé pour les années à venir ...

     

Sources

 
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